Anaal Nathrakh - The Whole of the Law
Note: 9/10
Chroniqué par Detonation
Voilà déjà quinze ans que le premier album d’Anaal Nathrakh (« Souffle du Serpent », en vieil irlandais) est sorti, et pendant tout ce temps, le groupe n’a pas ménagé nos tympans, c’est le moins que l’on puisse dire. Il officie dans une sorte de mélange entre Black Metal et Grindcore. Des touches industrielles, électroniques s’ajoutent peu à peu au fil de leur discographie, notamment dans l’utilisation d’une boite à rythme en guise de batterie, qui ferait presque penser à du Hardcore, dérivé de la techno, par moment. C’est accentué par des effets rajoutés sur les voix, qui lui donnent un côté électronique. Mais ce phénomène s’est instauré dans les derniers albums, à partir de l’excellent « Vanitas » (2012), et s’est poursuivi dans « Desideratum » (2014). Le moins que l’on puisse dire, c’est que leur musique ravage tout sur son passage, elle dégage un niveau de violence et de haine totalement dingue. Mais que vaut ce nouvel album ?
L’album sort chez Metal Blade, comme le précédent. Chez un gros label donc. Nous remarquons déjà qu’il est assez long pour un album d’Anaal Nathrakh, avec ses quarante-deux minutes. Si l’on prend en compte les bonus tracks, il dépasse même les cinquante-trois minutes. Mais la durée initiale reste en soit une durée convenable pour ce style, où l’on n’a pas le temps de respirer. La musique est dans la continuité des derniers albums. Elle est toujours aussi violente et les touches électroniques sont toujours présentes. Le chant alterne entre un chant hurlé, déchirant et des passages avec du chant à peu près clair, en refrain généralement, qui s’avère au final entrainant. Au fil des écoutes, on se surprendra même à les chantonner. La batterie, faite par une boite à rythme est toujours aussi rapide et par moment électronique, les riffs sont également aussi rapides. Ils sont parfois très entrainants. Nous avons par moments des passages presque mélodiques, dans « Depravity Favours the Bold » par exemple et même des passages qui évoquerait presque de la mélancolie, comme dans « Of Horror, And The Black Shawls ». Nous avons néanmoins toujours un son qui ravage tout sur son passage, sans concessions. Il y a tout de même quelques breaks, mais de très courte durée, pour respirer un peu. Nous pouvons également noter que la production est très bonne, le son est de très bonne qualité, fait qu’il faut souligner dans un album de ce style, mais qui est tout de même normal pour une sortie d’un label comme Metal Blade.
Nous voyons donc qu’au final, il n’y a pas vraiment d’évolution dans le style des britanniques avec ce nouvel album. Tous ces éléments étaient déjà présents dans les anciens albums, les deux précédent plus précisément. Les touches électroniques sont peut-être plus présentes, mais pas énormément. Après dans une galette d’Anaal Nathrakh, nous n’attendons pas forcément d’évolution dans le style. Tant que le disque est de qualité, qu’il nous ravage les tympans, qu’il nous entraine dans un univers rempli de haine, de rage, c’est le principal. Et c’est le cas ici. Nous avons un album qui correspond au groupe, qui est dans la même veine que les précédents, qui étaient de très bonne facture. Pouvons-nous en exiger plus ? Chacun est juge. Mais l’album nous entraine parfaitement dans la folie du groupe, et ça, personne ne peut le nier.
Au final c’est un album de plus pour Anaal Nathrakh, qui n’a rien de spécial par rapport aux autres, mais qui est tout aussi bon, si ce n’est meilleur. Le tout est très homogène, et passe très bien, si l’on aime ce style bien évidemment. Nous sommes face à un album qui ravira les amateurs de sensations fortes, de musique violente, sans concession, qui ravage tout sur son passage, mais qui possède tout de même des passages plus calmes et harmonieux. Le tout est très réussi et a tout pour enchanter le public d’Anaal Nathrakh, même s’il décevra ceux qui attendent de la nouveauté. Mais nul ne peut nier le fait qu’il est d’une grande qualité. Une chose est sûre, c’est qu’Anaal Nathrakh n’est pas prêt de calmer sa folie ! Et c’est tant mieux !