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Otargos est un groupe français qui existe depuis 2001, il a évolué d’un Black Metal sombre et Brutal à un style un petit peu plus hybride, Alliant Death et Black, avec une touche industrielle, propre à lui-même dans ses derniers albums. C’est en Backstage au calme et loin du bruit que je m’entretiens aujourd’hui, le 12/11/2016, en ce Thril Seeker Metal Fest #1 avec Ulrich, Chanteur et guitariste d’Otargos.

 

1/ Salut à vous, merci beaucoup de m’accorder cette interview. Votre dernier album « Xeno Kaos », est sorti en 2015, il y a un an presque jour pour jour, chez Kaotoxin Rcords, que pouvez-vous nous dire à son sujet ? Dans quelle optique l’avez-vous écrit ? Que signifie son nom ?

 

Alors il est sorti dans la suite logique de l’album précédent, Apex Terror.  Le but était de rester dans cette lignée Death Black un peu moderne et surtout orientée Warhammer 40 000, je sais pas si ça te parle. Tout le dernier album est basé sur ce concept, sur l’univers de W40K. XENO c’est donc le côté « Tyranide », ça parlera  à ceux qui connaissent. Dans W40K il existe une race extraterrestre dévastatrice appelée « tyranides » qui ressemble esthétiquement plus ou moins à la créature de H.R GIGER. Puis KAOS, qui se rattache aux forces du CHAOS, cela fait aussi directement référence à W40K. A présent tous les textes sont basés là-dessus. C’était une volonté, j’en avais envie, j’ai toujours adoré tout ça. Bolt Thrower a  fait un album y a très longtemps, « Realms of Chaos », sur W40K, c’était un des premiers, le deuxième pour être précis, pour moi le meilleur du groupe. J'ai toujours  voulu le faire, et vu qu’avec Apex Terror on avait pris une orientation un peu plus Death, cela collait parfaitement, je me suis dit, « ça y est, maintenant je peux le faire ! » (rires)

 

 

2/ Vous avez choisi Katotoxin Records pour cet album, label significativement plus petit que ceux chez qui vous avez signé vos deux albums précédents, à savoir Listenable Records et carrément Season of Mist, pourquoi ce choix ?

 

Oui c'est un choix et notre contrat avec Listenable arrivait à terme. J’ai eu des expériences avec d’autres groupes de label, justement un petit peu plus petits que Listenable, Season of Mist, tout ça, et j’ai trouvé que ce genre de labels faisaient beaucoup plus de choses pour les artistes de notre statut. Les groupes qui sont ni des Morbid Angel, ni les tout petits, donc des groupes entre les deux. Quand tu as notre Statut sur un label comme Listenable ou Season tu as moins de considération. Un label plus petit va prendre plus soin du groupe, va plus s’investir et c’est ce qu’on voulait. Les Listenable et les Season en fait, t’apparais sur la liste des groupes, mais à côté de ça, ils te font un peu de promo quand ça sort, mais ça s’arrête là. Ils vont plus axer leur travail sur les gros groupes, ce qui est logique, puisque ça reste une entreprise et que c’est les gros groupes qui vont rapporter le plus d’argent. On a donc préféré être un groupe important dans un petit label plutôt qu’un petit groupe dans un gros label. C’était un peu ce concept-là, et on est très contents, le travail fournit par Kaotoxin nous satisfait pleinement, le label fait beaucoup de choses.

 

3/ Votre style a énormément évolué, que ce soit musicalement ou visuellement (ex : changement de logo, style de pochettes différent) qu’est-ce qui a déclenché cette évolution, et comment qualifieriez-vous votre style aujourd’hui ?

 

Tout simplement y a eu un peu une lassitude pour tout ce qui est Black, personnellement en tant que compositeur j’en avais un peu marre au bout d’un moment, je commençais un petit peu à tourner en rond, donc j’avais envie d’explorer des nouvelles voies, des trucs un peu plus Death, justement ça collait bien, 

c’est arrivé à un moment où on a changé de lineup, et ça correspondait bien aux nouveaux membres comme le bassiste et le batteur qui eux, étaient orientés plus Death.

On a eu envie de faire quelque chose un peu plus orienté Death, un peu plus lourd. Le registre aussi des textes a changé, plus orienté SF et Warhammer 40 000, tout s’emboitait a 100%. Ça s’est fait naturellement, on avait envie d’explorer de nouvelles choses musicalement. Les visuels ont aussi évolué avec la musique, tout est en adéquation, les visu les textes et la musique, ça s’est fait ensemble.

Je ne qualifierais pas notre style actuel de Black, on n’est pas un groupe purement Black, mais on n’est pas un groupe purement Death non plus. Au début c’était clairement Black jusqu’à Apex Terror. Maintenant on parle plutôt de Dark Extreme Metal, pour ne pas dire ni Death ni Black, c’est un peu entre les deux.

 

4/ Vos paroles sont dans leur quasi-totalité en anglais, pourquoi ce choix d’écrire en anglais, et pas en français ? Et quel sont les thèmes abordés ?

 

Y a eu des textes en français, pas beaucoup. Personnellement j’ai jamais apprécié les groupes de Black ou de Death en français, j’ai toujours trouvé que c’était mal utilisé, je n’apprécie pas vraiment. Il  y a que les vieux albums de Seth, et surtout « Les Blessure de l’Âme »  que j’avais trouvé bien.... Et puis l’anglais parce que c’est  le plus commun, on n’allait pas chanter en allemand ou en russe... on est ni russes ni allemands. Après, tout simplement je n’ai jamais ressenti l’envie de chanter en français.

 

5/ Les réactions, à propos de vos albums depuis No God No Satan, sont très mitigées, beaucoup n’apprécient pas et critiquent les albums, surtout ce No God No 

Satan, comment vous placez-vous à ce sujet ? Comment pouvez-vous l’expliquer ?

 

C’est assez simple, j’ai pas envie de revenir sur le fait que ce soit une bonne idée ou pas, c’est encore un autre débat. Moi-même je comprends que ça ait soulevé des débats et des critiques, je le conçois tout à fait. En toute honnêteté je n’étais pas pour ce titre de l’album, ce n'est pas moi qui l’ait voulu mais bon il a fallu l’assumer après. Les critiques, malheureusement ça reste toujours subjectif, suffit que la personne n’aime pas, et tu prends une sale note ! Il y a forcément une approche : t’aimes ou t’aimes pas. Concernant le titre, sachant qu'à cette époque OTARGOS faisait complètement partie de la scène Black, il a plus ou moins bien été accueilli. Forcement... c’est comme si  un groupe de Reggae  sortait un album « Zieg Heil Africa » ou un truc dans le genre... forcement ça ne va pas vraiment plaire au public du genre...

Il y  a eu pas mal de retombées, je pense qu’on s’est mis à dos une bonne partie de la scène Black à cause de ça, on le sait. Pour être honnête j’étais pas pour utiliser ce titre, mais certains dans le groupe l’ont choisi donc ça s’est fait. Le titre est percutant ! (rires)

Je pense que ça aurait pu être amené plus subtilement comme pour l’album précédant. OTARGOS n'as jamais revendiqué être sataniste. Les textes de « Fuck God-disease  process » étaient exactement les mêmes et cela n’a soulevé aucun débat, mais, le titre lui était plus subtil ... Tous les fans de BM ont fait « ouais super album »  et le considèrent, pour la plupart, comme le meilleur album d 'Otargos. « No God-No Satan »  rien que par le titre a déplu, le Black Metal c’est en majeur partie les mecs qui sont à fond « satan » et Cie... donc forcément ça a créé des polémiques, et beaucoup de réactions. Le but n'a jamais été d'attaquer la scène black mais seulement de revendiquer un certain nihilisme et athéisme... Cela a été mal interprété mais honnêtement au bout d’un moment on a dit « Fuck » on 

s’en fout. Nous à ce moment-là, on avait déjà prévu de passer à autre chose, à un autre sujet.

 

6/ On a pu constater une baisse de popularité pour Otargos, malgré les sorties régulières d’albums, il y a quelques années, on en parlait beaucoup plus qu’aujourd’hui, comment peut-on expliquer cela ?

 

Je pense qu’on commence à devenir vieux en fait (rires), le groupe a maintenant quinze ans. Et faut être honnête, cette histoire de « No God No Satan » a vraiment tiré une balle dans le pied du groupe. Personnellement j’en suis persuadé, comme je l’ai dit, une grosse partie de la scène Black a chié sur le groupe à cause de ça. Cela a joué énormément forcement. Peut-être que les gens trouvent que c’est naze ce qu’on fait maintenant ! (rires) Plus sérieusement je pense que quand tu es dans un registre mi death mi black, t’es jamais assez Death pour les mecs qui écoutent du Death et inversement. Donc quand tu es entre les deux et qu’en plus tu n'es pas dans le délire Satanisme et Cie…  le calcul est plus ou moins vite fait !

OTARGOS est un peu à part avec le côté SF, Cosmos, batailles intersidérales, tous ces trucs-là. Une fois de plus je le répète, avec le titre « No God No Satan » je pense que la scène Black y a vu un tir direct comme « allez vous faire foutre », alors qu’à la base c’était pas du tout le but. Pour ça, à mon goût le titre était mal choisi, il a été mal interprété.

 

7/ Et sinon quelle est votre position par rapport à la scène de Metal Extrême en France ? Est-elle bien représentée selon vous (Par les gros groupes comme Peste Noire par exemple pour citer le plus connu) ? Et pensez-vous justement bien la représenter, comment vous qualifiez-vous dedans ?

 

Je sais pas trop quoi répondre, à vrai dire je n’écoute plus vraiment de BM depuis longtemps  et les grosses pointures BM françaises comme  Aosoth,  Deathspell Omega et Cie  … ce n'est pas ma tasse de thé. Pour moi  les plus gros groupes français, ce sont plutôt des bands comme Gorod, assez éclectiques, sans l’imagerie extrême du Death ou du Black. Après en Black, pour moi, vu que je ne suis plus dedans, je vais te dire que les ¾ sont à chier ! (rire) La dessus je suis pas à fond du tout, tous les trucs avec des sons de cave.... EXIT. Concernant  Peste Noire tu as choisis le meilleur ! (rires) c'est exactement le style que je n’apprécie pas... mais je conçois que ce n'est qu'une question de goût !

En France, niveau BM, je sais qu’il y a beaucoup de groupes, mais malheureusement  je ne m’y intéresse plus.  Je ne suis pas vraiment le meilleur juge pour dire si c’est génial ou pas.

 

8/ J’avais lu il y a quelques années que vous préfériez les petites salles aux grosses scènes. Dans votre tout premier concert vous aviez choisi une petite salle pour avoir un meilleur rapport avec le public.

 

Ah oui, alors c’est pas exactement ça, je préfère les petites salles où il y a du monde plutôt que les gros festivals. C’est surtout le rapport avec le public, dans les gros gros fest, tu n'as pas le rapport avec le public, la scène est beaucoup plus loin, tu ne ressens pas la violence qu’il y a quand t’es dans un petit club, plus confiné, lorsque que t’as le public vraiment en face de toi. Il fait chaud, tu t’en prends pleins là gueule, du son... de la sueur... et tout le reste. C’est ce côté-là qu’on préfère vraiment, c’est plus intense tu vois. Les grosses scènes c’est bien forcement car il y a énormément de monde mais  étrangement t’as l’impression que c’est plus impersonnel dans le sens où  t’as l’impression de jouer pour toi. Le public est loin, tu le vois, mais ce n'est pas comme si il était devant toi,  tu l’entends 

à peine. La première fois que tu fais une grosse scène c’est un peu spécial.... T’as un peu l’impression du jouer avec la musique au casque dans ton salon, il n'y a pas l'énergie que tu peux retrouver dans une petite salle qui suinte !!

 

9/ Vous avez créé un nouveau projet, avec trois membres d’Otargos et une chanteuse, Volker, pouvez-vous nous en parler un peu plus ? En quoi consiste-t-il ?

 

C’est un projet plus orienté Rock, un peu metal, mais surtout Rock. Un mélange de Sludge, de DeathRock... bref de trucs comme ça. Cela faisait longtemps que Manu (bassiste d 'Otargos) et moi-même avions envie de monter ce projet avec une chanteuse. On a bossé dessus pendant deux ans de notre coté, en sous-marin et il s’est avéré que John, batteur d'Otargos, nous a rejoint. Au début on préférait éviter qu’il y ait trois mecs d’Otargos dans le groupe, puis on s’est dit « Fuck ».

VOLKER est donc un projet Rock avec un côté  horror movie  dans les textes. Pour être honnête je ne sais pas trop avec quoi comparer le groupe, certains ont évoqué une ressemblance avec Djerv ou Misfits …  pourquoi pas... mais de loin alors.

 

10/ Et ça n’a rien à voir avec tout ce qui est « The Vision Bleak », tout ça ?

 

Alors désolé, je ne connais pas. (rires) Certaine chroniques parlaient de ressemblance à Djerv comme je disais, j’ai été voir après coup car je ne connaissais pas. Je ne sais pas si ça te parle, c’est avec une chanteuse, y a un mec qui joue dans Gorgoroth dedans je crois. C’est Rock-Black je dirais, un peu spécial,  donc ouais peut-être avec eux. Franchement on essaie pas spécialement de coller à un groupe, ni un style. Il y  a une touche peut-être un peu Black dans les sonorités mais dans la rythmique c’est très Rock avec une touche un peu Goth. Bref ça n'a 

aucun rapport avec Otargos. On voulait vraiment faire quelque chose de différent.

Kaotoxin a été intéressé par le projet, du coup il a signé le groupe. L’album sort en janvier et en décembre on fait la tournée avec Moonspell. Et ça part assez bien pour le groupe en toute honnêteté.

 

11/ Oui, c’est assez surprenant pour un groupe plus calme de tourner avec Moonspell et Der Weg einer Freiheit qui sont quand même un peu plus violents.

 

Alors à l’origine ça devait être Moonspell et Samael. Perso, quand j’ai vu que c’était Der Weg finalement j’ai été un peu surpris, c’est vrai que c’est quand même assez brutal, c’est clairement Black. Les trois groupes sont assez différents, je pense qu’on est à la limite plus proches de Moonspell. Quoi qu'il en soit pour nous c’est une super opportunité de promouvoir le groupe, donc on a dit oui de suite.

 

12/ Vous pensez que ça marchera ?

 

Personne ne peut le prévoir ! (rires) Mais j’espère évidemment, on verra ce que ça donne.

 

13/ Parce que Moonspell et Der Weg Einer Freiheit sont réputés pour être très bons en live, donc vous n’avez pas peur d’avoir du mal avec eux ?

 

On n’allait pas refuser et faire les  petites bites! (rires) Cela nous met clairement la pression car avec Volker on a fait peut-être que quatre ou cinq concerts au total. Cela dit, on a tous  l’habitude de la scène donc on ne se fait pas trop de soucis la dessus. Il ne tient qu'à nous d’êtres bons !

 

 

14/ Merci de m’avoir accordé cette interview ! J’espère que vous êtes chauds pour le live ce soir ! Avez-vous un mot pour la fin ?

 

Merci au public qui est là ce soir, parce qu’on gueule toujours après les gens qui sont pas là, mais on remercie jamais assez les gens qui sont présents ! Merci pour cette interview !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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