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C’est le 6/11/2016 que s’est tenu le concert d’Inquisition/Rotting Christ/Mystifier/Schammasch au petit bain à Paris, c’était la dernière date française de la tournée. Elle était sold out, donc assez attendue. A la base prévue à 19h30, l’heure s’est vue changée pour 18h30, puis 18h, de quoi faire louper une partie du concert à ceux qui n’auraient pas suivi.

 

Quand je suis arrivé vers 17h30, il y avait déjà une petite foule, qui s’est assez vite remplie, visiblement impatiente d’assister au concert. Point de retard, c’est à 18h que les portes ont été ouvertes, au grand soulagement de tout le monde. Les stands de Merchandising,  ont directement été pris d’assaut, on s’y bousculait pour acheter son album ou son t-shirt. Ces fameux stands étaient vraiment grands, à la base, il y a un emplacement prévu à cet effet au petit bain, là, ils ont dû en prévoir un autre tellement il y avait de produits. On retrouvait même une partie où un tas d’albums, autres que des groupes présents, étaient disposés, de quoi attirer les curieux. On retrouvait un tas de t-shirt surtout pour Inquisition et Rotting Christ, du côté de Schammasch et Mystifier, c’était plus restreint, ce qui est dommage. Il y avait un point noir au niveau des stands, c’était la gestion des stocks, certains produits étaient sold out dès la fin du deuxième set, ce qui est dommage, il fallait se précipiter dès le début pour acheter ce qu’on voulait acheter. Enfin, ces détails vus, passons maintenant au cœur du sujet, le concert !

 

 

 

Schammasch : 

C’est dans une salle très sombre, remplie de fumigènes que Schammasch entre en scène, une musique ambient commence, le groupe nous tourne le dos, cette intro était assez longue, mais instaurait réellement une ambiance particulière, ce qui était vraiment plaisant. Le guitariste/chanteur portait une sorte de tunique avec une capuche, ce qui faisait qu’on ne voyait pas bien son visage, le tout était du plus bel effet. Puis la musique commence, il y a toujours autant de fumigènes et l’éclairage ne nous permettait pas de voir bien distinctement le groupe. Je précise que c’était fait exprès, pour instaurer du mystère, pour accentuer l’ambiance. Éclairage tout bonnement parfait, il se calait parfaitement au jeu des instruments, et favorisait grandement l’immersion dans le live. Immersion accentuée par les fumigènes constamment présents. Les musiques s’enchainaient, sans aucun jeu avec le public, le chanteur dit juste deux/trois paroles comme « Nous sommes Schammasch » à la fin du premier morceau ou « this is from our last Album, Triangle » avant un autre morceau, et une ou deux autres paroles, mais rien de plus. La formation suisse garde un certain mystère. Pour développer au niveau de l’ambiance, nous avons vraiment l’impression d’assister à un rituel, c’est très difficile à décrire, il faut vraiment le vivre pour comprendre de quoi je veux parler, mais vous pouvez en avoir un aperçu notamment dans leur dernier album, « Triangle », qui instaure une ambiance à peu près similaire. Le jeu au niveau des instruments était irréprochable, chacun s’entendait parfaitement, les solos de guitares étaient très clairs, et rentraient parfaitement dans le style du groupe. Le chant était parfait, il s’entendait très bien, il n’a pas faibli de tout son long, tout en gardant un timbre  parfait, même pendant les passages au chant plus clair. Mais ce qui m’a vraiment mis une énorme claque, c’est la batterie, elle était tout bonnement exceptionnelle, déjà je l’avais adorée dans leurs albums, mais en live, c’est tout bonnement monstrueux, non pas qu’elle soit ultra rapide, il n’y a d’ailleurs eu presque aucun Blast Beat, mais elle contribuait grandement à instaurer une ambiance tribale tout bonnement monstrueuse, elle était vraiment singulière. Je ne pense pas qu’il y ait besoin de préciser que le public ne bougeait presque pas, il était absorbé par le live, le groupe bougeait peu également. Mais c’est tout à fait normal, Schammasch n’est pas un groupe sur lequel on pogo ou on headbang comme des malades.

 

Pour conclure, c’était un show tout à fait exceptionnel, il n’y a eu aucune fausse note, aucune fioriture, tout était parfait de A à Z, que ce soit les fumigènes, l’éclairage, le son, le jeu au niveau des instruments. Je ne peux que recommander, si vous avez l’occasion de voir Schammasch, foncez, c’est vraiment unique et monstrueux en live ! Le groupe arrive parfaitement à vous faire rentrer dans son univers.

 

Note : 10/10

 

 

Mystifier : 

Le set commence par une intro assez longue, où on entend une voix masculine parler, contrairement à Schammasch, ça n’instaure pas réellement d’ambiance, et c’était trop long. Après cette intro commence la musique, et d’entrée de jeu, on voit que l’on a à faire à du bon gros Black bien énervé. Le début du live était assez chaotique au niveau des musiciens, la basse s’entendait trop et masquait même la guitare dans les passages graves, heureusement, ça s’est corrigé ensuite. Le jeu au niveau de la guitare était d’ailleurs très bon, les solos étaient très bien exécutés, et on sentait la technique. Le chant, lui, ne s’entendait pas très bien au début non plus, là aussi, ça s’est un peu corrigé ensuite, mais au final le chant n’aura pas été top pendant toute la prestation. Le groupe était très énergique, bougeait beaucoup, faisait beaucoup de jeu de scène. Les solos étaient très bien exécutés. Tout dans le live sonnait True Black Metal, la tenue des musiciens, avec des gros bracelets cloutés, des cartouchières, les deux guitares (électrique et basse) étaient des BC Rich, et tout le tralala. Le comportement des musiciens allait dans ce sens également, excepté pour le batteur, non pas à cause de son jeu, qui était très dynamique, qui s’entendait très bien, il était rempli de bon gros blast beat, mais à cause de son attitude, il était effacé, ne bougeait absolument pas, il n’a pas une seule fois lors du concert essayé de jouer avec le public. C’est dommage, avec une musique comme celle de Mystifier il y avait de quoi faire. Enfin tous ces éléments True Black bien bourrins contrastaient énormément avec la prestation précédente, Schammasch instaurait une ambiance dingue, Mystifier lui faisait réellement du rentre dedans. Il y avait peu de jeu de lumières, ce qui est dommage, ça aurait aidé à bien rentrer  dans la musique. Il y avait également des instruments préprogrammés, du synthé, qui, il faut l’avouer ne rendaient pas très bien et n’avait pas vraiment sa place dans un live comme ça. Par contre, un point extrêmement surprenant, le chanteur/guitariste de Schammasch est intervenu à un moment dans le show du groupe, en tant que chanteur, pour deux morceaux. Ce qui a créé un contraste très intéressant, il a amené son charisme, qui a apporté un réel plus au set. Il avait toujours la même tenue qu’auparavant. Ce qui était amusant à voir, c’était que le bassiste/chanteur et le guitariste étaient toujours aussi énervés et bougeait énormément, alors que le chanteur de Schammasch ne bougeait presque pas, et ne jouait pas vraiment avec le public, il était comme dans le set de son groupe, très mystérieux. Au niveau du chant, même après sa prestation avec sa formation, sa voix était toujours aussi puissante, elle surpassait aisément celle du chanteur de Msystifier. Après cette mystérieuse apparition, il est reparti, et le show est reparti de plus belle. Entre certains morceaux, le guitariste parlait à la foule, pour au final ne pas dire grand-chose, et c’était long, trop long, ça cassait un peu le rythme. La foule, d’ailleurs, était plus présente que sur le set de Schammasch, il y avait du Headbang, du pogo, mais ça restait quand même assez timide, le groupe n’a pas réussi à emmener le public avec lui. Vers la fin, on sentait que le groupe faiblissait, perdait en intensité, en puissance et en jeu de scène.

 

Au final, on a eu le droit à un show très true Black, bien rentre dedans. Mais il manquait clairement une ambiance à la prestation , ce qui est dû notamment au public qui ne rentrait pas vraiment dedans, et au jeu de lumière pas vraiment optimal. Il y a eu quand même des bons points, comme la présence du chanteur de Schammasch et l’énergie des musiciens. C’était un set assez homogène, malgré la baisse de régime vers la fin. Personnellement, je n’ai pas été transcendé, je ne suis pas rentré dans leur univers, après ce n’est que mon ressenti, j’en ai entendu dans le public qui avaient apprécié la prestation.

 

Note : 7/10

 

 

Rotting Christ :

C’est devant un public en feu que Rotting Christ entra en scène, dès les première notes, la fosse a sombré dans la démence, notons qu’elle était beaucoup plus remplie que pour les deux premiers groupes. Visiblement les grecs étaient attendus. Malgré tout le groupe, dans les premiers morceaux, arrivait à installer une ambiance assez rituelle, très intéressante et prenante avec des musiques tirées du dernier album qui s’y prêtaient très bien. Puis le concert s’est totalement débridé, le groupe est devenu lui aussi en feu. Point de tenue extravagante ou de jeu de scène provocateur, Rotting Christ a fait dans la simplicité, le classique, et ça marchaient. Le jeu de lumière était lui aussi assez standard, mais convenait parfaitement à la musique du groupe et s’adaptait parfaitement aux morceaux, il était très dynamique, il ne fallait pas être épileptique pour assister au show. Tout le long du concert, nous retrouvions entre certains morceaux des interludes donnant une ambiance très rituelle, du plus bel effet. Il y avait beaucoup de jeu de scène, de jeu avec le public, ce qui marchait du feu de satan. La folie s’était emparée de la fosse, même si elle est assez petite en taille dans le petit bain, on aurait eu l’impression de centaines de personnes qui nous faisaient des pogos et des headbangs en veux-tu en voilà. Il y a également eu pas mal de slam et un Wall of Death mémorable. Le public était vraiment acquis à la cause de Rotting Christ, c’est indéniable, et c’était mérité, le groupe aura été irréprochable du début à la fin. Il n’a pas perdu un seul instant son intensité et son énergie, même dans les dernières notes. La qualité du son était digne de ce qu’ils font en studio, il était très propre, on distinguait parfaitement chaque instrument, sauf peut-être le chant parfois un petit peu en retrait. Les musiciens étaient plus chauds les uns que les autres, c’était très plaisant à voir. On sentait que le chanteur était passionné par ce qu’il faisait, on sentait dans son regard la fougue, la passion et la puissance, sans oublier un côté ésotérique, propre à Rotting Christ. Le set était clairement une ode au grand cornu, et ça tombe bien, puisqu’on aurait dit que le public était possédé. Notons aussi que certaines voix claires, féminines ou non de leurs musiques en studio étaient interprétées par un chant hurlé par le groupe lui-même en live. Ce qui peut être un défaut tout comme une qualité, le rendu était différent du studio, moins rituel et harmonieux, mais ça rajoutait de la puissance et du jeu avec la foule. Mais il y avait un point noir à mon sens, c’était la setlist, il manquait des morceaux à mon sens, qui auraient été justes parfaits en live, comme « Keravnos Kivernitos », « In Nomine Dei 

Nostri », « Χ Ξ Σ (666) » mais surtout « Les Litanies de Satan », même si le chant de ce dernier morceau n’est pas interprété par le chanteur du groupe, il aurait été de bon aloi de voir ce morceau, au moins pour les concerts en France, même si le chant était préenregistré.  Après peut-être que le groupe avait ses raison de ne pas la jouer, mais je trouve ça dommage, tout comme les autres morceaux cités, que je voulais vraiment voir. Notons aussi l’absence de rappel, que j’attendais, notamment avec « Les Litanies de Satan », qui en soit n’est pas très grave, mais ça aurait réellement été un plus. 

 

En sommes le show de Rotting Christ était très bon, tout aussi puissant et énergique du début à la fin, le groupe n’aura pas faibli une seule seconde. Les musiciens ont tous très bien joué leur rôle. Il a réussi à installer une ambiance à la fois rituelle et conviviale, qui était vraiment très bonne. Je ne trouve pas vraiment de défaut si ce n’est la setlist citée précédemment, qui à mon sens aurait pu être mieux, après encore une fois, ce n’est que mon avis, peut-être que pour d’autres, elle était parfaite.

 

Note : 9/10

 

 

Inquisition :

Au tour du dernier groupe, Inquisition, d’entrer en scène, c’est après une introduction assez courte que les deux musiciens ont commencé à nous assommer avec leur musique sans concession. Le jeu de lumière était juste parfait, et mettait très bien les deux membres en avant, la batterie n’était pas en reste et était vraiment bien mise en valeur par les lumières, ce qui est assez rare. Il y a aussi la présence de fumigènes à certains moments, qui s’accordaient parfaitement avec la musique et les lumières, le tout était en osmose. Niveau musique, on alternait entre des passages bien bourrins et d’autres beaucoup plus calmes, qui introduisaient une certaine ambiance. Le tout se mariait plutôt bien et rendaient vraiment bien, même si certains passages étaient un peu mous. Le niveau de jeu à la guitare était très bon, la présence d’une seule guitare, sans basse ni deuxième guitare n’était pas gênant, le guitariste parvenait à combler l’éventuel vide qu’il aurait pu y avoir à lui tout seul, il maitrisait très bien son instrument. Mais c’est surtout le batteur qui m’a surpris, il était exceptionnel, son niveau de jeu atteignait des sommets, j’ai honnêtement eu l’impression d’avoir à faire à un virtuose, il magnait son instrument à la perfection. La batterie était donc parfaite et allait très bien avec la guitare, que ce soit pendant les passages énervés ou les passages plus calmes. Le chant lui, était par contre très mou, et s’entendait vraiment mal, et ce pendant tout le concert, ce qui est assez dommage. Malgré tous ses efforts, le guitaristes/chanteur ne parvenait pas à occuper suffisamment l’espace, un vide se faisait ressentir, vide accentué par le fait qu’il n’y avait strictement aucun jeu avec la foule. Il n’y a presque pas eu de parole pour le public, le vide. Public qui d’ailleurs était plus mou que sur Rotting Christ, après, il est fort probable que celui-ci ait été fatigué par la précédente prestation. Il était plus mou qu’avant, mais quand même présent, il y avait du pogo, du slam, 

même deux fois ou un mec est monté sur scène. Notons d’ailleurs que le guitariste/chanteur a été totalement imperturbable, il n’a même pas regardé les énergumènes, il était vraiment absorbé par son live. C’est un point qu’il faut retenir de cette prestation, les deux membres étaient à fond dans leur musique, ils étaient absorbés par elle, et par leur prestation, on sent que tout a été millimétré pour proposer un rendu final impeccable. Un petit manque à mes yeux, c’était l’absence de solo, après c’est plus un élément studio qu’un élément live, mais des solos auraient apporté un réel plus à la prestation, une intensité en plus. Les musiques s’enchainaient, sans perdre de rythme, ni d’intensité, pour s’achever sur une dernière très bonne musique, très entrainante, dont j’ai oublié le nom. Le chanteur lui-même a dit que c’était sa préférée du dernier album. Puis le groupe s’en est allé. La lumière s’est ensuite éteinte, et un son ambient s’est mis à retentir, on s’attendait tous à un rappel, le public hurlait même, ça a duré deux minutes, puis plus rien, la lumière est revenue, mais pas le groupe. La seule chose que ça a fait, c’est donner un faux espoir à tout le monde, c’est dommage.

 

Au final, c’était une prestation plus qu’honorable, bien qu’en dessous de celle de Rotting Christ, l’autre groupe très attendu de la soirée, ce qui est dommage, vu qu’Inquisition passait après. Le niveau de jeu était excellent, surtout au niveau de la batterie, et le son était bien bourrin. Le show aura sûrement satisfait les fans du groupe, mais je suis personnellement resté sur ma faim, après c’était compliqué de passer après Rotting Christ et Schammasch, qui nous ont livré des prestations dingues. Mais comme je l’ai dit 

Inquisition était quand même bon, voire très bon par moment, après, n’être que deux membres sur scène, c’est compliqué, surtout avec si peu d’interactions avec le public, c’est difficile d’emporter la foule avec soi, et Inquisition a quand même relevé le défi, et a réussi honorablement, il faut le souligner.

 

Note : 8/10

 

 

Cette soirée fut donc une très bonne soirée, avec des très bonnes prestations, de quoi satisfaire à la fois ceux qui veulent du son bien bourrin pour headbang comme des malades et ceux qui cherchaient plus une atmosphère particulière, rituelle en l’occurrence. Les groupes ont tous placé cette soirée sous le signe du grand cornu, mais ils étaient tous très différents, chacun a apporté une touche personnelle, et aucun set ne se ressemblait, ce qui est un très bon point, il y avait vraiment de la variété. C’était un très bon concert, je recommande surtout Schammasch et Rotting Christ, si vous avez l’occasion de les voir, foncez !

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