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Sound of Memories est un jeune groupe français, officiant depuis 2013 dans un style Death Mélodique particulièrement puissant et efficace. Le groupe a, à l’heure actuelle, un EP (Living Circles) et un album (To Delivrance) à son actif. Je m’entretiens aujourd’hui avec  en l’occasion d’un concert que donne le groupe au Gibus live à Paris.

 

 

1/ Salut à vous ! Alors déjà, merci de m’accorder cette interview ! Pour commencer, pouvez-vous vous présenter, vous ainsi que Sound of Memories ? D’ailleurs, pourquoi ce nom ?

 

Fabien : Alors, beaucoup de questions, moi c’est Fabien, bassiste. Sound of Memories, c’est un groupe de DeathMetal Mélodique, on va dire ça (rires), qui a été créé fin 2010, par Luis, présent ici, Alain, l’autre guitare et moi-même à la basse. Pourquoi ce nom ? Bonne question, on savait pas trop vers quoi s’orienter mais on avait des influences communes niveau thématiques, notamment le passé. C’est un peu cette idée-là qui a dominé la recherche du nom de groupe. On est intéressés par tout ce qui est un peu historique et sound of Memories ça retranscrit aussi notre musique qui est plus axée vers des groupes plus Old-School que modernes. Donc voilà, il y avait cette double facette par rapport au nom choisi.

 

Luis : Moi c’est Luis, guitariste. Si tu veux, en fait le chanteur a des influences un peu plus modernes et le batteur aussi. Mais moi-même, Fabien et Alain, on a quand même des influences principalement de groupes des années 80/90, voire début 2000. Et puis outre le metal, on écoute pleins de trucs des années 70, du prog et tout ça, on est plutôt attirés par le Old-School.

 

 

2/ Quel est votre processus créatif ? Comment écrivez-vous votre musique ? Et que cherchez-vous à faire passer à travers elle ?

 

Luis : Alors, la base c’est que pour les riffs et les mélodies, tout ce qui est guitare, c’est surtout Fabien, qui est lui-même guitariste, qui compose, Alain et moi-même. Si tu veux, on part soit d’une compo qui est finie à 80%, soit d’un truc à 50%, mais en général c’est une compo qui est finie à 80% et après on peaufine, c’est-à-dire que le chanteur va modifier telle partie, par exemple raccourcir un couplet ou prolonger un refrain, le doubler, et cetera. La base viens de chacun de nous trois et après on peaufine, le batteur donne aussi des idées.

 

Fabien : Oui, c’est ça.

 

 

3/ Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer un groupe et de composer de la musique ? Quelles sont vos motivations ?

 

Fabien : Alors les motivations initiales… Il y avait deux choses, il y avait l’amitié, en fait on se connaissait avez Luis et Alain depuis longtemps, on jouait tous dans des groupes différents, on avait tous des expériences musicales différentes, donc on a voulu faire un groupe ensemble avec des influences communes, c’était pas très dur à trouver vu qu’on était tous fans d’Iron Maiden, Metallica, Children of Bodom, des groupes comme ça. On a voulu œuvrer un peu dans ce style là et dans un premier temps c’était vraiment le fait de s’amuser, de se faire plaisir et le côté plus sérieux est venu bien après en fait, avec des objectifs plus définis comme sortir des albums. Au début il y a eu beaucoup de changements dans la jeune carrière de Sound of Memories. Nos objectifs maintenant sont de continuer de tourner avec cette formation-là, on y tient, on est attachés à ce Line-Up, on fonctionne bien ensembles, de sortir des albums et d’avoir une carrière, sans être internationale ou quoi.

 

Luis : Si tu veux, il te parlait tout à l’heure de la création, en 2010, à cette époque on répétait soit dans ma chambre soit dans la chambre de l’autre guitariste, il n’y avait pas de batteur, pas de chanteur, c’était fait à l’arrache quoi, avec la venue de Nassim, le batteur, dans un premier temps en 2012 et après Flo le chanteur en 2013, là on a commencé vraiment à aller dans le sérieux, à avoir des objectifs, tout s’est concrétisé à cette période-là, 2012/2013.

 

4/ Vous évoluez dans un Death Mélodique très moderne et assez puissant, quelles sont vos influences ? Quels groupes vous inspirent ? Et à qui s’exprime votre musique selon vous ?

 

Luis : C’est vrai que c’est intéressant comme question, parce que le Death Mélo est un petit peu un genre bâtard. Y a des gens qui n’aiment pas trop ça parce que c’est pas assez Death dans le sens vraiment DeathMetal à la Morbid Angel, et y en a qui, pour le coup, trouvent que c’est trop violent à cause de la voix gutturale. Donc on se situe un peu aux frontières du Metal Extrême justement et du Metal un peu plus accessible, Mainstream, pour les fans de Metallica, des trucs comme ça. Au niveau du public c’est pas évident, t’as des fans de Thrash qui n’aiment pas ce type de voix, mais on s’adresse à tous les publics, on a pas de frontières.

 

Fabien : Notre base rythmique, ça n’a jamais été le Death pur, elle est plus basée sur Iron Maiden, Metallica ou Slayer, sur des gros tempos qui vont parfois assez vite mais avec une base où on distingue bien les instruments, on a des parties assez agressives aussi.

 

5/ Et au niveau des influences, des groupes qui vous inspirent ?

 

Fabien : Au niveau des groupes, on avait mis Children of Bodom, Iron Maiden, Metallica dans un premier temps, après on en a beaucoup d‘autres.

 

Luis :C’est pas une influence directe, mais on aime beaucoup Gojira. Après le chanteur, je sais qu’il a des influences plus modernes comme Soilwork, The Haunted, des trucs comme ça. On aime aussi beaucoup le prog, sur l’album j’étais assez influencé par Opeth qui est plus dans le Death Prog et qui est une influence majeure en termes de composition. Si tu veux, Sound of Momories, c’est un peu un mélange de Thrash, de Heavy, un peu de Deatholdschool et un peu de prog, on essaie de faire un melting pot de ça, mais le gros du groupe reste le Thrash et le Death Mélo quoi.

 

6/ Vous faites très régulièrement des lives, mais on vous sent assez timides, surtout pour les deux guitaristes, comment vivez-vous ces expériences par rapport au studio ? Est-ce que ça vous plaît ? Pensez-vous être plus un groupe live ou un groupe studio ? Est-ce que les live vous plaisent ?

 

Fabien : C’est assez drôle comme question, on n’a jamais réfléchi à ça en fait, on ne se sent pas forcément timides sur scène, enfin du moins réservés, peut-être qu’on a plus de mal à se mettre dedans au début du concert, c’est peut-être un des défauts qu’on peut avoir, de pas relâcher complètement la pression. Après pour les guitares, les parties sont pas évidentes, ça demande de la concentration.

 

Luis : Ouais les parties sont pas évidentes, et puis on manque un peu d’assurance, mais ça va venir au fil des tournées. Parce qu’on a tourné, mais pas tant que ça. On a une période pendant l’enregistrement de l’album où on a pas joué pendant quelques mois, ça nous a un peu coupé. Le truc aussi c’est que pour l’album, les compositions sont beaucoup plus difficiles à jouer que sur le premier EP qu’on a sorti en 2013, qui était vraiment pour le coup plus dans le style d’Iron Maiden, des trucs comme ça, avec des choses beaucoup plus accessibles. Mais l’album nous a demandé un vrai travail de mise en place au niveau de la guitare et des parties de basse et de batterie.

 

Fabien : On a quand même ce truc de groupe amateur :on a pas forcément le temps de répéter, même si on essaie de le faire toutes les semaines. Mais forcément le jeu de scène, c’est quelque chose qui se travaille de manière égale aux compositions et à la répétition de la musique, donc on a encore des progrès à faire à ce niveau, pour avoir une meilleure cohésion de groupe par exemple. Après la suite de la question…

 

7/ Pensez-vous être plus un groupe live ou un groupe studio ? Est-ce que les live vous plaisent ?

 

Fabien : Alors pour ma part, énormément, j’adore ça. Je trouve qu’au-delà de retranscrire la musique, c’est le côté énergique qui me plaît, je pense que c’est un peu se dépasser et être toujours le plus agressif possible sur scène, retransmettre le plus d’émotions.

 

Luis : Tout à fait, c’est là où ta musique prend un sens vraiment, tu transmets quelque chose au public et lui en retour te transmet toute son énergie. Le studio c’est beaucoup plus stressant, t’as pas le droit à l’erreur, tu dois être préparé à 100% et y a la question de temps, parce que ça coute de l’argent, faut être super carré et efficace.

 

Fabien : Donc on préfère la scène ! (rires)

 

8/ Vous avez choisi d’écrire vos textes en anglais, pourquoi ce choix ? Et que pouvez-vous nous dire là-dessus ? Quels sont les thèmes de vos lyrics ?

 

Luis : Si je te dis pas de connerie, c’est la troisième langue la plus parlée au monde, ou la quatrième. Donc c’est super accessible, même si tout le monde ne comprend pas l’anglais, c’est quand même la langue qui permet le plus de communiquer.

 

Fabien : C’est la langue du Rock aussi. A part des exemples en France comme Téléphone ou Trust qui faisaient du Rock en français et qui marchaient bien. Nous, je nous vois mal faire du DeathMetal en français. Y a des groupes qui l’ont fait et qui le font très bien, mais nous ça ne nous paraissait pas très cohérent avec notre démarche. On est restés sur l’anglais parce que c’était plus parlant, lié à cette histoire du Rock et parce qu’il y a plus de simplicité pour nous, à s’exprimer de manière plus large en anglais. On n’écrit plus les textes avec Luis, parce qu’au début on les écrivait, on avait une portée plus sociale, maintenant les thèmes sont plus axés de manière conceptuelle, sur chaque album on essaie de développer un thème. Et c’est le chanteur qui puise dans son expérience et sur ce qu’il peut constater pour écrire les textes, on lui laisse carte blanche, il nous propose des idées, on propose des idées, et puis il écrit sur cette base-là.

 

Luis : Toutes ses influences étant soit des chanteurs américains, soit la scène Death pure c’est-à-dire Suédoise avec des textes en Anglais, logiquement il écrit aussi ses textes en anglais et je le verrais mal écrire en français.

 

9/ Quelles sont les difficultés que peut rencontrer un jeune groupe, qui débute dans l’anonymat ? Qu’est-ce qui est le plus dur à gérer ?

 

Fabien : La grosse difficulté, c’est donc des moyens financiers un peu limités, si on veut essayer d’avoir de l’ambition il faut acheter du matériel assez onéreux. On essaie d’économiser pour avoir du matériel de qualité pour faire comme les gros sans en avoir le confort matériel, c’est une des difficultés. L’autre difficulté, c’est aussi le temps, on a pas toujours le temps de pouvoir peaufiner nos albums comme les gros groupes qui ont un temps de studio où ils peuvent tester beaucoup de choses. Nous on doit tout penser avant, « To Deliverance » on a mis presque un an et demi à le composer, à la sortir, à l’enregistrer parce qu’on avait besoin d’avoir le contrôle sur tout pour arriver en studio et tracer, au final en studio ça a été assez compliqué parce qu’il y avait pleins de choses auxquelles on avait pas pensé avant. C’était une première vraie expérience collective de studio pour nous tous donc ça a posé des petits soucis. Il y a donc ce côté-là, essayer de faire comme les grands sans avoir les moyens des grands.

 

Luis : L’autre difficulté aussi c’est d’arriver à trouver un public, à se faire « un nom » sur la scène metal, où il y a beaucoup de concurrence, de groupes différents. Après c’est peut-être une généralité, mais j’ai l’impression que les français se bougent pour les groupes super connus comme Metallica dont on parlait tout à l’heure et dans les petits concerts y a pas grand monde. Le bouche à oreille ne marche pas, manque de communication peut-être. Mais parfois tu te retrouves sur scène avec pas grand monde devant toi quoi.

 

Fabien : Ouais, et ce qui est dommage c’est que souvent c’est des structures qui se bougent beaucoup, qui sont remplis de gens très motivés et super sympas. Avec des conditions de jeu qui changent complètement de Paris parce qu’on est sur des scènes qui sont vraiment super bien équipées avec des équipes de bénévoles, donc c’est dommage. Mais c’est un réseau qu’on privilégie aussi dans nos concerts. C’est quelque chose qu’on aime beaucoup, le réseau des MJC, le réseau de la banlieue c’est quelque chose qui nous plaît, parce qu’on vient de banlieue nous-même. Donc en difficultés y a ce côté d’avoir un confort de jeu acceptable à notre niveau, parce qu’on ne peut pas vraiment faire de premières parties vraiment sympas sur Paris.

 

10/ Pensez-vous avoir un bon avenir ? Quelles sont vos ambitions ? Avez-vous envie de devenir un groupe renommé ou plutôt de rester une bande de potes plus ou moins dans l’anonymat ?

 

Fabien : Il y a sûrement les deux côtés, si on nous le proposait, je pense qu’on en ferait notre métier, mais on aime bien aussi pouvoir avoir toujours cette conscience, cette acuité sur ce qu’on fait, le contrôle. Donc faire exactement ce qui nous fait plaisir, à chaque album on va continuer à faire comme ça. On sait que c’est pas toujours évident quand on est un gros groupe, parfois il faut surfer sur des modes, il faut dealer avec des intervenants qui ont la main mise sur ton travail, y a tout cet aspect-là. Nous on est contents d’avoir ce contrôle-là, après c’est un point négatif aussi parce qu’on est pas très représentés. Notre avenir on le voit à continuer à sortir des albums en étant ensembles.

 

Luis : Comme je te le disais tout à l’heure, y a eu un premier EP en 2013, l’album est sorti en novembre 2015 et là on est en train d’écrire un deuxième LP petit à petit, y a déjà quelques compos, on est en train de peaufiner tout ça, pour le moment chacun un peu de son côté.

 

Fabien : Et on ne se fixe pas d’échéance, de deadline, de toute façon on se dit qu’il n’y a personne qui nous attend, ce qui est vrai, à part pour nos amis. Donc autant sortir un bon album, peu importe le temps que ça prendra. On préfère sortir quelque chose de qualité, laisser mûrir nos compositions.

 

11/ Quels sont vos projets pour le futur ? Pensez-vous continuer dans la lignée du premier album ou au contraire changer et proposer autre chose ?

 

Luis : si tu veux, le premier album est assez particulier parce qu’il y a le concept de la folie, et du coup il y a pas mal de compos assez sombres sur l’album. Pour le deuxième on va essayer de revenir sur ce qu’on faisait pour le premier EP, c’est-à-dire des choses un petit peu plus mélodiques un petit peu plus enjouées tout en gardant l’efficacité de certains riffs un peu plus « Death ».

 

Fabien : Oui, on est vraiment parti sur un retour sur l’EP, sur ce qui nous faisait plaisir de jouer, l’album nous a fait plaisir aussi, y a des parties plus techniques qui sont plus difficiles à caler, mais notre humeur du moment c’est de revenir sur ce qu’on a fait sur l’EP mais en le développant beaucoup plus avec les outils de l’album, soit plus de structuration des compositions.

 

Luis : On est très ouverts, on écoute à la fois du Jazz, du rap, je sais pas si ça a une influence directe. Mais pour être plus précis sur le premier couplet d’Eulogy, y a un passage assez influencé par le Hip-Hop. Après on a aussi des influences jazzy comme je l’ai dit, mais aussi des influences plus Classic Rock comme je le disais tout à l’heure. On peut, sans forcément faire un truc du genre Fusion, on peut mélanger des influences sur un passage d’une compo, ça peut être super intéressant. C’est pour ça qu’on est pas fermés.

 

Fabien : On essaie de se mettre un cadre pour travailler mais au niveau des influences musicales elles sont très vastes, on t’en a cité quelques-unes, mais on essaie de faire notre musique en n’oubliant pas toute ces petites choses qui ponctuent notre musique.

 

12/ Avez-vous d’autres projets en cours ou à venir, à part Sound of Memories ?

 

Fabien : On l’a déjà évoqué mais je pense qu’il nous manque un petit peu de temps pour pouvoir le concrétiser, et puis une direction aussi. Chacun a envie de faire aussi autre chose à côté je pense mais c’est assez compliqué de mettre un deuxième truc en place. On est tous bien occupés à côté, c’est plus ça le problème.

 

Luis : J’aimerais bien faire un sideproject un peu prog et jazz mais il manque du temps. Parce que Sound of Memories c’est un peu notre bébé et on y consacre beaucoup de temps.

 

13/ Et sinon, que pensez-vous de la scène metal extrême française, tout ce qui est Death/Black ? Pensez-vous en être un digne membre si l’on considère le Death Mélo comme du Metal extrême ?

 

Luis : C’est ce que je te disais tout à l’heure, on a un peu le cul entre deux chaises, c’est un style avec une voix extrême mais la musique est pas forcément extrême. Je ne sais pas si on appartient vraiment à la scène metal extrême.

 

Fabien : On s’est jamais considérés comme un représentant de ce style de musique, comme on te l’a dit, on essaie vraiment de puiser à droite et à gauche pour pouvoir faire notre musique à nous. Après je pense que c’est plus difficile pour des fans de Death ou de Black plus puristes d’accéder à notre musique parce que ça manque de blast beat, de riffs comme on peut trouver chez Morbid Angel, mais il manque un peu cet aspect. Donc on essaie de faire notre musique pour des personnes pas forcément cantonnées au metal extrême. Même si on aime beaucoup en écouter.

 

Luis : Ouais, on adore en écouter, tu regardes Gorod par exemple c’est un groupe extraordinaire à voir en live.

 

Fabien : Ouais c’est des groupes qui nous ont appris beaucoup, comme comment faire sonner certains riffs par exemple. Mais après faire partie de cette scène là… c’est trop codifié pour nous.

 

14/ Merci pour vos réponses ! Avez-vous un petit mot pour la fin ?

 

Fabien : Merci à toi, ça nous fait toujours plaisir qu’on s’intéresse à notre musique. Et surtout d’avoir des intervenants qui écoutent ce qu’on fait et qui en parlent derrière. C’est très gentil.

 

Luis : Et merci aux personnes qui veulent écouter notre musique, merci vraiment à eux. Et merci à notre Manager Elie qui nous soutient beaucoup, ainsi qu’au label Finisterian Dead End qui nous a distribué.

 

Fabien : Merci à Laurent du label, qui nous a signé et nous a permis d’être distribué à l’international.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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