Metallica Master Of Puppets (30ème Anniversaire)
Par Érik
La référence absolue..
Attention, chef d'œuvre. Pierre angulaire de la discographie de Metallica.
Maitre du thrash, référence définitive du heavy metal, point de ralliement incontournable de tout bon métalleux qui se respecte, Master Of Puppets est le disque qui ne souffre d'aucune mauvaise critique.
Cet album mythique peut se vanter d'avoir introduit de nombreux éléments progressifs dans la discographie de Metallica, tout en ayant laissé apparaître une parfaite cohérence dans le propos du disque.
Véritable plaidoyer contre les dominations exercées à l'encontre de l'humanité (drogue, guerre, intégrisme religieux) et parfaitement symbolisé par une pochette d'album devenue culte avec son champ de crucifix immaculés, manipulés par les fils d'un marionnettiste aux mains écarlates, le contenu idéologique de l'album, contribue encore à accroître l'intérêt que l'on peut porter au disque par tous les adeptes du métal.
Par ailleurs, ce troisième album est aussi le dernier à avoir été réalisé par le combo presque original, puisque Cliff Burton sera l'injuste victime d'un terrible accident de bus sur les routes de Suède quelques mois après la sortie de l'album. Tragédie épouvantable qui rend cette galette encore plus emblématique, d'autant que jamais plus le groupe ne retrouvera une telle cohésion dans les compositions et le jeu scénique.
L'album s'ouvre avec "Battery", morceau qu'on ne présente plus et qui termine encore aujourd'hui la plupart des concerts de Metallica.
Après une magnifique introduction interprétée doucement à la guitare classique, donnant d'emblée une touche médiévale et irréelle au disque, les guitares électriques déferlent à toute vitesse et nous piétinent sans aucun ménagement.
Tout n'est ici que rage et dévastation, les riffs sauvages d'Hetfield n'ayant d'égal dans la brutalité que les pilonnages de corde de Burton, auxquels viennent s'ajouter le solo rugissant d'Hammet et les frappes d'artillerie lourde d'Ullrich.
Une fois l'attaque terminée, le groupe nous sort sa composition la plus fantastique à ce jour, "Master Of Puppets". Intro gargantuesque faite de trois séries de riffs monumentaux, couplets tendus déséquilibrés par des rythmiques qui relancent l'énergie en permanence,
refrain imparable en mid-tempo, c'est du très grand art. Et le morceau continue de plus belle, splendide interlude en break, suivi d'une partie rapide suivi par un solo prodigieux de Kirk Hammet. Un vrai morceau de bravoure qui précède le retour vers la structure initiale du morceau, lequel se conclue sous un déluge de rires démoniaques propre à glacer le sang des plus endurcis. Terrible.
On passe à une ambiance encore plus horrifique avec l'oppressant "The Thing That Should Not Be". Sur un rythme heavy implacable, les quatre musiciens développent un climat lugubre et angoissant grâce à des rythmiques macabres et à des paroles inspirées par Lovecraft, auxquelles on peut ajouter la courte contribution d'Hammet qui reconvertit sa pédale Wah-Wah en artifice d'épouvante. S'ensuit la power-balade de l'album, "Sanitarium",
encore une brillante réussite marquée par l'une des meilleures mélodies commises par le groupe. A peine avons-nous le temps de reprendre notre souffle que "Disposable Heroes", le deuxième gros morceau du disque, reprend les hostilités sur un passage virulent et rapide.
Les riffs, véritables rafales de mitrailleuses lourdes au milieu d'un champ de bataille, sont si rapides qu'on se demande comment il est Dieu possible de maintenir une telle cadence.
Retour ensuite au heavy metal avec "Lepper Messiah" et son riff ultra-rythmé supersonique propre à décoiffer le plus permanenté des métalleux.
Et puis, et puis, voilà que survient un nouveau sommet, l'instrumental de cette album.
"Orion" est un véritable prodige de musicalité, qui doit énormément à feu Cliff Burton.
Ici, la vitesse est mise de côté au profit de la force émotionnelle, notamment dans la deuxième partie du titre qui emprunte beaucoup au blues et au jazz par moments.
Un petit bijou de progressivité, à mettre absolument entre toutes les oreilles.
Enfin l'heure de sonner la retraite arrive, mais ne vous fiez pas à l'intro psychédélique de Burton car "Damage, Inc" porte bien son nom. Véritable entreprise de démolition en règle, le rouleau compresseur des guitares détruit tout sur son passage.
Profitez bien de cette dernière tuerie thrash de l'album, il n'y en aura plus d'autres de cette trempe dans les réalisations qui suivront.
J'oubliais de le préciser, mais peut-être pouvait-on le deviner à la lumière de tout ce qui précède. Master Of Puppets est considéré comme le meilleur album de Metallica.
Avec le Black Album, il représente la quintessence du jeu musical du groupe.
Quand on pense que ces deux albums représentent à eux seuls une bonne moitié du contenu de chacun de leurs concerts - même encore à l'heure actuelle ! Si les allergiques à l'agression sonore préfèreront certainement l'éponyme du groupe, nul doute que le consensus penche clairement en faveur de Master Of Puppets dans le milieu inoxydable des métalleux.
Vous n'avez plus qu'à choisir votre camp. Pour ma part, entre les deux, mon coeur balance...
Tracklisting:
1- Battery
2-Master of Puppets
3-The Thing That Should Not Be
4-Welcome Home (Sanitarium)
5-Disposable Heroes
6-Leper Messiah
7-Orion
8-Damage, Inc
Label: Electra Records
Style: Thrash-métal
Date de Sortie: 3 Mars 1986