Opeth- The Sorceress
Note : 8,5/10 (fans d’Opeth des deux derniers albums, ou par l’entremise du rock progressif)
7,2/10 (fans de la première heure d’Opeth et/ou de leur côté plus extrême)
Chroniqué par Yeti des Forêts
Opeth est un groupe qui a toujours su garder sa marque de commerce reconnaissable en mille. Cette musique sait habilement comment allier musique Death Metal avec un rock progressif souvent acoustique et/ou folklorique alliant growl et chant clair à la perfection. Une des caractéristiques principales d’Opeth, et ce sur tous les albums, est d’être capable de changer d’une ambiance de bonheur à une ambiance de désespoir profond, et ce sur tous leurs albums malgré le changement notable de style. Comme plusieurs bands, Opeth a vécu plusieurs changements musicaux depuis sa formation, passant du Death/Black Metal mélodique et progressif d’Orchid et morningrise, de l’Ambient de Blackwater Park, à la musique totalement acoustique de Damnation, et la violence absolue mais contrôlée de Delivrance. À partir de Ghost Reveries et de Watershed (avec l’ajout d’un claviériste permanent), Opeth se dirige de plus en plus vers une musique progressive à laquelle il reste encore une bonne dose de Death. Et puis vient la bombe, en 2011, Heritage, qui porte bien son nom car il se révèle être un hommage total à l’époque bénie du progressif qu’est les années 70. Sur cet album Opeth se détache de toutes influences extrêmes et se concentre plutôt sur son côté progressif, par conséquent plusieurs fans crient à la trahison, bien qu’Opeth garde son bien à lui changeant seulement les composantes. La division se poursuit sur Pale Communion bien que le disque garde une identité plus personnelle. Maintenant, que penser de Sorceress, c’est pour cette raison que je fais cette chronique.
Pour commencer, Mikael Akerfeldt n’utilise maintenant que le chant clair même si cela peut déplaire à certain fans des premiers albums, le dit chanteur excelle maintenant de cet exercice, et ce cd est maintenant son meilleur exemple de cette pratique.
L’album débute sur une chanson acoustique faisant penser à Coil sur Watershed, le morceau met bien l’ambiance pour l’album et sert d’introduction pour le morceau Sorceress. Le morceau commence sur une ligne d’orgue que l’on pourrait qualifier de funky mais le tout reste bien sombre et mystérieux pour changer abruptement pour un riff de guitar très lourd. La voix se fait très claire et les refrains très accrocheurs. Cependant, on reconnait les breaks très caractéristiques à Opeth mêlant mélodie et technique. S’en suit de «The Wilde Flowers» un titre relativement heavy, où plusieurs influences de groupes comme Black Sabbath ou Deep Purple se font clairement paraître. La chanson allie riffs hard rock à une ambiance très sombre. On assiste à un échange de solos spectaculaires impliquant le guitariste et le claviériste. S’en suit «Will O The Wisp» une chanson acoustique qui aurait pu se retrouver sur Damnation, le morceau se veut heureux et à la fois mystérieux. Le morceau montre un bon exemple du chant clair et se finit sur un exemple très inhabituel de solo très Bluesy. Pour terminer la partie 1 de l’œuvre, se trouve «Chrysalis», et c’est encore dans l’esprit de «The Wilde Flowers» en alternant avec des riffs très heavy et des parties plus calmes, le tout encore réunis par des solos dignes des Purples.
La deuxième partie débute avec un autre morceau acoustique appelé sobrement «Sorceress 2», il se veut bon sans être transcendant, surement le morceau le plus faible de l’album. L’album se poursuit avec «The Seventh Sojourn» et ce morceau se veut être ma surprise de l’album. Ce morceau complètement instrumental se voit aussi complètement dépourvu d’instruments électriques. Des mélodies et des instruments orientaux suffisent à donner une ambiance des plus sombres. Ce morceau est surement un des plus ambitieux du groupe. Cependant, mon morceau préféré est «Strange Brew», le morceau par toutes les formes, passage minimaliste voix/clavier, sections instrumentales d’un Dream Theater qui aurait écouté du jazz, riffs heavy à l’image de l’album, passages acoustiques et finalement un passage final ultra heavy avec une mélodie troublante faisant penser à nul autre que «I want you, she’s so heavy» des Beatles. «A Fleeting Glance se voit à l’image du reste de l’album. Pour finir l’album, on écoute un «Era» complètement déjanté et bourrin encore dans un style proche de Deep Purple. Une outro de moins d’une minute se voit finir l’album bien qu’elle n’est vraiment essentielle.
Pour conclure cet album, à mon avis, se trouve être le meilleur effort et le plus heavy d’Opeth depuis Watershed, et joue dans des eaux similaires, riff heavy, musique minimaliste, changement abrupte de tempo, clavier bien placé. Cet album à mon avis est également le plus technique du groupe. Pour plusieurs fans de la musique plus heavy de Opeth cet album est peut-être plus dur à avaler, mais pour les fans de progressifs c’est régal qui dépasse sans trop de problèmes les deux derniers efforts !
